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Diego Bruno (né en 1978 à Buenos Aires, Argentine) a étudié l'histoire de l'art à l'Université de Buenos Aires et est diplômé de l'école des beaux-arts Massana de Barcelone en 2004.

Ses expositions comprennent des expositions personnelles à la galerie Mirta Demare à Rotterdam, au Lokaal01 Projectruimte à Anvers et à la galerie Ruth Benzacar à Buenos Aires. Il a été inclus dans des expositions collectives telles que "Vanaf nu!…" Au LL387 à Anvers, "On reverence" et "Peekskill Project" au Hudson Valley Center for Contemporary Art à New York, et "Variaciones sobre el museo" au Musée d'art latino-américain de Buenos Aires. Son travail a également été présenté aux foires ARCO, Art Rotterdam, Art Athena et Suomi Art Fair à Helsinki. Avant sa résidence au Wiels, Diego Bruno a participé à plusieurs programmes de studios internationaux tels que Het Wilde Weten à Rotterdam et Hangar à Barcelone.

Le projet de Diego Bruno pour Wiels est une réflexion formelle sur le discours visuel et verbal autour de l'idée de droit international. Les représentations institutionnalisées de la justice deviennent une représentation de l'application de la justice elle-même. Un discours visuel de la justice internationale se construit à partir d'une iconographie d'interprétations de la justice, tant historiquement qu'actuellement. Ce discours visuel nous permet d'avoir une expérience du droit et de la justice; mais cette «expérience» est une fausse approche virtuelle, médiatisée par diverses interprétations.

L'application du droit traite des problèmes d'interprétation et de représentation elle-même, car Kant (1) note que les règles ne précisent pas les conditions de leur propre application. Chaque règle a besoin, pour son application, d'une interposition auctoritatis qui détermine ce qu'une règle doit signifier dans un cas particulier.

La signification des lois et les conséquences qu'elles ont dépendent du jugement de l'applicateur (juge et jury). En ce sens, on pourrait dire que l'expérience du droit et de la justice n'est que l'expérience de son interprétation, une interprétation rendue concrète, entre autres stratégies, par le langage (écrit et parlé) et l'architecture.

Le projet examine les façons dont ces démonstrations représentatives du droit international et de la justice peuvent être visualisées dans les arts: d'une part en montrant les impossibilités et les frustrations des mécanismes de la justice internationale, mais d'autre part en créant de nouvelles représentations, non seulement du droit international, mais aussi de l'expérience de l'individu face à ses représentations traditionnelles.

(1) Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, 1781