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Marianne Csaky (°1959, HU) vit à Bruxelles depuis 2011.

En 2018, elle a fondé le showroom Streetview Anderlecht, géré par des artistes, où elle soutient et invite de jeunes artistes à exposer leurs œuvres. Elle travaille sur différents supports, notamment la sculpture, la photographie et la vidéo, et s'interroge sur l'apparition de la mémoire historique et personnelle dans le futur.

Dans le cadre de son projet The Other Planet, Marianne Csaky se demande comment les générations suivantes se souviendront de l'humanité - peut-être déjà sur une autre planète - et quels types de souvenirs historiques et personnels perdureront à l'avenir.

Inventaires des pertes ou récits d'une survie victorieuse ? Pendant les mois de fermeture de Covid, elle a visionné des centaines d'heures d'images d'archives et des milliers de photographies documentaires d'événements, de nouvelles et d'histoires des XXe et XXIe siècles. Il n'est guère surprenant que la plupart des nouvelles concernent des guerres, des détentions et des évasions.

Comment se souviendra-t-on de tout cela dans un monde d'où l'on peut observer l'histoire de la Terre non seulement du point de vue des humains, mais aussi de toutes les créatures vivantes, des animaux, des plantes, et même des roches et de l'ensemble de l'écosystème ? Les traumatismes de l'humanité, les conséquences de tout ce qui a été fait, seront-ils encore portés par cet héritage lorsque les visages et les figures concrètes se seront depuis longtemps effacés et transformés en silhouettes ? Ou bien seuls les codes seront-ils transmis ?

Le projet se compose de plusieurs groupes d'œuvres. Dans la première série d'œuvres, elle combine des montages de photos numériques d'archives et d'images d'actualité et de photos de presse contemporaines avec des dessins au fusain. Dans les dessins, les animaux participent, souffrent ou observent les événements documentés dans les montages.

Le deuxième groupe d'œuvres est basé sur des photos qu'elle a prises sur la côte belge de la mer du Nord, où, fin septembre, au coucher du soleil, le monde d'une autre planète, avec ses conditions atmosphériques étrangères, émerge des lumières. Chaque photo représente un événement majeur des XXe et XXIe siècles sous la forme d'appliques de soie noire brodées.

Le troisième groupe d'œuvres photographiques et vidéo est né de fragments d'histoires personnelles, qui s'estompent, refont surface, puis sont réécrits. Les gestes des corps humains et la façon dont ils s'organisent en groupes conservent et reflètent le code qui les anime.

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Marianne Csaky bénéficie du soutien de la Sofam.