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Edith Dekyndt

OMBRE INDIGENE

05 02 24 04 2016

Pour sa première grande rétrospective, l’artiste belge Edith Dekyndt crée de nouvelles œuvres qu’elle présente avec des pièces existantes : aussi bien des projections, des abstractions picturales et des dessins que des objets sensibles et des installations.

007 OMBRE INDIGENE Part 2 Martinique Island 2014

Edith Dekyndt, OMBRE INDIGENE Part.2, Martinique Island, 2014

Ses œuvres attirent par un caractère matériel et corporel puissant. Dekyndt conçoit des formes et des surfaces complexes en transformation permanente par des interactions entre des substances, un environnement et un support et par des processus biochimiques, organiques ou inorganiques.

Le scénario qu’elle échafaude pour le contexte de l’espace post-industriel qu’est WIELS — une ancienne brasserie — se compose d’œuvres à base de cuivre, de levure, de terre, d’eau provenant de la Senne et de la bactérie avec laquelle est produite la gueuze. Elle relie ainsi la spécificité du lieu avec les propriétés et les qualités générales des éléments naturels et établit des liens entre le particulier et l’universel, le concret et l’abstrait.

Telle une chercheuse amateur fascinée par les qualités des substances et des choses, Dekyndt adopte une approche connexe à l’expérimentation scientifique qu’elle mène dans des lieux singuliers et de manière inhabituelle. Tout ce qu’elle réalise témoigne d’un grand intérêt pour la relation avec le milieu naturel de la planète, d’une traduction esthétique et d’une tentative de rendre apparente et expérimentable une conscience écologique de l’interdépendance et de l’influence entre l’homme et son environnement.

Le titre de l’exposition est emprunté à une œuvre que l’artiste a créée sur le lieu de naissance et d’inhumation d’Édouard Glissant, le penseur du métissage et de la créolisation, de la perméabilité réciproque et de l’évolution permanente des cultures, des langues et des choses. Elle soulève des questions sur la relation entre origine et source et réfère à son propre trajet : à sa quête de lieux et de leurs qualités, mais aussi à une autre dimension au sein de l’abstraction, aux relations entre l’énergie organique et inorganique, toutes reliées dans une attention écologique universelle.

La première partie de la rétrospective est présentée au Consortium à Dijon, du 30 octobre 2015 au 24 janvier 2016.

Curateur : Dirk Snauwaert

Une publication conçue par Casier / Fieuws accompagnera l'exposition, co-publiée par WIELS; Le Consortium, Dijon; et Les Presses du Réel.